Après avoir vécu un deuil périnatal il y a 9 ans avec son premier enfant, Méliza s’est spécialisée dans l’accompagnement pour les familles endeuillées. Un projet rempli de sens pour venir briser les tabous dans notre société. À travers ce témoignage, Méliza se livre aussi sur son organisation au quotidien pour gérer au mieux sa vie pro et vie perso.
Je m'appelle Méliza, j'ai 32 ans et j'ai 3 enfants. Je vis dans le Nord de la France et je suis mariée depuis 10 ans. Je suis actuellement assistante de service social indépendante spécialisée à l'accompagnement au deuil périnatal.
Avant d'être à mon compte pour ce projet, j'étais gérante et encadrant technique depuis 3 ans, d'une entreprise que mon mari et moi avons créé. Mais je savais dès le départ, en créant l'entreprise avec mon mari, que je ne resterai pas pour toujours dans ce domaine d'activité. Une fois que notre entreprise a fructifié, je ne trouvais plus ma place dans celle-ci. Mon métier d'assistante de service social me manquait et je voulais revenir dans ce secteur d'activité.
Ayant connu le deuil périnatal, il y a 9 ans avec notre premier enfant, j'ai voulu aider, soutenir et accompagner les familles qui connaissent également le deuil périnatal. J'ai réalisé que le deuil périnatal touche beaucoup plus de familles qu'on ne le pense et pourtant, il reste un sujet tabou. De manière générale, les familles se sentent seules et incomprises par l'entourage.
Beaucoup de professionnels, même de santé, n'ont pas forcément les mots justes auprès des parents endeuillés et le suivi de ceux-ci est mal réalisé voir inexistant alors qu'une profonde douleur les anime. Pour beaucoup, une fausse-couche, une grossesse extra-utérine, une interruption médicale de grossesse, et même une mort fœtale in-utéro sont minimisées, car ce "bébé n'a pas vraiment existé".
Briser les tabous sur le deuil périnatal et accompagner les familles endeuillées ont été mes deux motivations pour me lancer dans l'accompagnement au deuil périnatal.
Je suis maman au quotidien de deux enfants et j'ai toujours placé ma famille avant le travail. J'ai donc fait le choix de travailler 4 jours par semaine. Je commence ma journée de travail à 9 h et je l'arrête à 16 h 30 afin d'être présente pour mes enfants dès la fin de leur journée d'école. Le mercredi est ce que j'appelle le "Kids day".
Une journée rythmée par les activités extrascolaires, le jeu et la détente avec mes enfants. Travailler en ligne me permet également de continuer de travailler, gérer mes mails, faire ma comptabilité par exemple, de chez moi quand c'est nécessaire, mais une fois que les enfants sont couchés. Cette organisation me permet de garder cet équilibre entre vie pro et vie de famille.
Mon plus gros défi a été de me lancer et trouver ma clientèle. On peut avoir des idées, de la motivation, un savoir-faire et rester immobile par peur de l'échec, peur de ne pas y arriver. D'où l'importance d'être entouré de personnes qui croient en nous, qui nous motivent et qui sont de bons conseils.
Concernant la clientèle, démarcher n'est vraiment pas naturel pour moi. J'y travaille toujours et n'étant pas à l'aise avec ça, je me programme des temps chaque jour pour appeler ou envoyer des mails à chaque professionnel ou organisme susceptibles d'avoir besoin de mes compétences sur le sujet du deuil périnatal. " C'est en forgeant qu'on devient forgeron", alors en pratiquant au quotidien, le démarchage n'aura bientôt plus de secret pour moi.
Si un projet te tient à cœur, te fait vibrer et que tu maîtrises... Fonce ! Il n'y a aucun rêve qui ne soit trop grand. Peut-être celui d'être astronaute et encore... Certains y sont arrivés alors pourquoi pas toi ?!
Méliza
@lamaisondeclem / site web : la maison de CLEM
Merci Méliza pour ce témoignage autour de ton projet d'acccompagnement au deuil périnatal. Un projet qui fait sens et utile pour beaucoup de familles qui n'osent se confier. Bravo à toi ! Croire en soi et aller au bout de ses idées, c'est la base quand on se lance dans une aventure entrepreneuriale. SI toi aussi, tu aimerais créer un projet qui te tient à coeur, mais avec beaucoup de doutes et des peurs, n'hésite pas à te faire accompagner pour lever ces freins qui nous empêchent d'avancer et de nous épanouir pleinement.