Marie-Hélène a commencé sa carrière comme professeure d’espagnol. Un métier qu’elle avait choisi et pourtant, après la crise liée au COVID, elle ne s’y sent plus à sa place. Aujourd’hui, elle nous raconte sa reconversion professionnelle et pourquoi elle a souhaité quitter l'Éducation Nationale ? Comment elle s’y est prise et quel a été son déclic pour oser ce changement ?
Bonjour et merci de me recevoir. Je suis normande d’origine, mais j’habite depuis plusieurs années en Touraine. J’ai 48 ans, je vis avec mon conjoint et nos 4 filles qui ont entre 17 et 21 ans : une grande famille recomposée qui s’est construite peu à peu depuis 14 ans maintenant. Actuellement, je suis professeure d’espagnol en collège, mais plus pour longtemps, car j’ai décidé de quitter l’enseignement pour devenir rédactrice web SEO.
Après un cursus LCE (Langues et Civilisations Étrangères) en espagnol jusqu’au doctorat, j’ai donné des cours à l’université. Avec le CAPES en poche, j’ai ensuite obtenu un détachement de 6 ans pour travailler comme professeure d’espagnol dans un lycée du ministère de la Défense. Depuis 2015, je suis affectée en poste fixe dans un collège rural de mon département.
Comme pour beaucoup d’entre nous, le premier confinement en mars 2020 m’a laissé du temps pour faire le point sur ma vie professionnelle et personnelle. Je me suis investie dans l’enseignement à distance même si cela était nouveau pour nous tous. Lorsque je suis retournée en cours en mai, j’ai pris conscience que tous les efforts que j’avais fournis pendant les 2 mois en distanciel n’avaient malheureusement pas servi à beaucoup d’élèves ! Cela a été le déclic. Très vite, je ne me suis plus sentie à ma place dans ce poste avec cette envie qui grandissait chaque jour, celle de quitter l’Éducation Nationale...
La rentrée de septembre 2020 a été compliquée, car j’ai commencé à ne plus prendre plaisir dans mon travail : la perte de sens a provoqué en moi un mal-être quotidien. J’avais le sentiment d’être spectatrice de ma vie. C’est à ce moment-là que j’ai contacté deux personnes qui m’ont ensuite guidée dans mon parcours de reconversion.
J’ai rencontré une coach professionnelle dès fin septembre, car je ressentais beaucoup d’ennui au travail. Elle m’a amenée à réfléchir sur :
Ce travail a été très révélateur : j’ai pris conscience que j’étais capable de faire autre chose que d’enseigner et que je devais rapidement prendre des décisions ! Je me suis fixé un objectif : trouver un nouveau métier dans lequel je serai reconnue à ma juste valeur et je me sentirai épanouie.
Parallèlement, j’ai aussi pris contact avec la conseillère en ressources humaines de proximité. Cette personne peut nous renseigner en toute confidentialité sans que notre chef d’établissement soit au courant. Elle m’a fourni beaucoup d’informations très précises sur les possibilités offertes aux enseignants : le détachement, les congés de formation, les disponibilités, etc.
Pendant cette période, j’ai beaucoup cherché sur Internet des idées de professions susceptibles de m’intéresser. Je suis partie de mes passions et de mes envies : écrire, être indépendante et avoir une activité enrichissante. J’ai alors découvert le fabuleux métier de rédactrice web que je ne connaissais pas. J’ai sollicité mon CPF (Compte Personnel de Formation) et obtenu le financement pour suivre cette formation. Suite aux recommandations d’une ancienne élève, j’ai décidé de me lancer !
Tout s’est enchaîné assez vite : depuis début mars, chaque nouveau cours me plaît beaucoup et c’est une véritable bulle d’air pour moi. Actuellement, la difficulté est de concilier mon rôle d’enseignante au collège avec les cours et les exercices à rendre pour suivre la formation.
Apprendre et écrire me passionnent tellement que j’ai décidé de demander une disponibilité que j'ai obtenue pour m’investir totalement dans la rédaction web dès septembre prochain.
Même si ma formation est en cours et ne se termine que dans quelques mois, je revis ! Je dois organiser mon temps au mieux pour être efficace et parvenir à mener les deux activités de front.
La rédaction m’apporte beaucoup de satisfactions personnelles : j’apprends énormément chaque jour et le réseau de la formation m’ouvre à de belles rencontres. J’ai enfin réussi à mettre du sens dans ma vie professionnelle.
Le chemin est encore long à parcourir : je dois finir la formation, créer ma microentreprise et entamer le démarchage des clients. Ces étapes auraient pu m’effrayer il y a un an, mais aujourd’hui je me sens pleine d’énergie pour les franchir.
Quitter l’Éducation Nationale pour se lancer comme autoentrepreneur est un défi à relever ! De nombreux enseignants l’ont fait avant moi et ont réussi. D’ailleurs, j’écoute beaucoup de podcasts qui témoignent de ces succès. Depuis le début de ma réflexion, je me dis : pourquoi pas moi ?
Avant tout, je pense qu’il est essentiel de se faire accompagner. Trouver le bon professionnel permet d’engager un véritable questionnement sur soi et sur ses besoins. Au fil des séances, on regagne la confiance en soi que l’on a parfois perdue.
Quand on souhaite se réorienter, plusieurs voies s’offrent à nous. Le coach nous guide et nous donne l’impulsion pour choisir le chemin qui sera le plus adapté à notre situation. C’est un accompagnement indispensable pour réussir sa reconversion.
Grâce à ce coaching et à ces nouvelles perspectives, j’ai retrouvé l’énergie qui me manquait et je suis heureuse d’avoir découvert un métier dans lequel je suis sûre de m’épanouir. D’ailleurs, j’aime beaucoup cette citation de Confucius qui reflète mon état d’esprit actuellement : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ».
Enfin, si vous êtes professeur, croyez en vous et en vos capacités. Vous avez des ressources : identifiez-les et mobilisez-les pour transformer votre parcours et retrouver du sens dans ce que vous faites au quotidien. Osez vous lancer, vous avez tout à y gagner !